Jeannine ou l’éloge de la folie

17 titres, 52 minutes, voici le nouvel album de Lomepal : Jeannine en hommage à sa grand-mère maternelle. Grand-mère, qui lui a légué un bel héritage : la folie. La folie de vouloir réussir dans le rap, la folie d’assumer ses forces et ses faiblesses, la folie d’aimer et de haïr, la folie de se raconter dans le bon comme le mauvais.

Dans ce but de s’exposer et de continuer son introspection, en terme de prod il s’est allié avec Superpoze, VM The Don, Stwo, Mohave et Pierrick Devin qui étaient déjà présents sur Flip son précédent opus. Vladimir Cauchemar vient s’ajouter à cette sélection de compositeurs/beatmakers, Lomepal lui-même s’est pris au jeu des prods sur Jeannine. JeanJass, Roméo Elvis, Orelsan et Katrine sont présents sur l’album pour prêter main forte à Lomepal. Cependant ces feats n’ont rien de très surprenants et ne sortent pas Lomepal de sa zone de confort. Même la présence de Katrine n’est pas inattendue, on l’avait vu traîner sur les plateaux des planètes rap.

Au travers de Jeannine, Lomepal continue d’évoluer dans l’univers qu’il s’est créé. Un univers aux prods plutôt douces et aériennes où il se raconte dans ses bons comme ses mauvais côtés. Cependant on y sent une vraie acceptation de cette folie que sa grand-mère lui a transmis et qu’il chérit comme un trésor qui l’a mené là où il est aujourd’hui et d’ailleurs il ne veut pas qu’on le ramène. Ce qu’il illustre par des titres comme Ne me ramène pas ou encore Beau la folie. Une fois de plus Lomepal n’hésite pas à faire part à l’auditeur de ses sentiments,l’amour y a une place prépondérante, autant que l’amour pour la personne que l’on désire et qui nous rend meilleur avec Le vrai moi. L’amour qui se finit mal où il ne sert à rien dans ce cas là de se prendre pour des X-Men car comme il l’explique au côté de JeanJass face à la rupture on est tous pareil, on souffre. L’amour de sa team ceux avec qui on est comme les Cinq Doigts avec Katrine. Le succès aussi est un élément important de cet opus car il arrive après Flip qui a été certifié double platine. Évidemment dépeint cette réussite avec ses bons et ses mauvais côtés et cette dualité qui l’habite, la réussite lui donne confiance mais le rend moins cool, plus méfiant vis-à-vis des autres.

Jeannine est une ode à cette grand-mère qui lui a transmis cette folie, qui lui a permis de voir plus loin pour être le Lomepal d’aujourd’hui, tout en gardant son âme de Mômes. Jeannine c’est l’acceptation de ses forces, de ses faiblesses, c’est l’introspection, c’est la décision d’embrasser l’héritage que lui a transmis sa grand-mère. Il est vrai qu’il n’y a pas de prise de risques sur cet album ni en terme de feats, ni en terme de prod et pas non plus sur les sujets abordés. Néanmoins Lomepal sait se raconter en y mettant les formes qu’on lui connaît, donc il est clair que les amateurs de Flip sauront retrouver dans Jeannine ce qui leur avait plu. Il consolide son identité artistique, son univers. Jeannine nous rappelle qu’il n’y a que les fous qui disent qu’ils ne sont pas fous.

Mekolo Biligui

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